Je suis arrivé à Taïwan en pensant pouvoir tout régler par carte, comme on le fait de plus en plus en Europe. Ma réalité sur place a été tout autre : un mélange fascinant de modernité high-tech et de traditions bien ancrées. Cet article est le guide que j’aurais aimé lire avant de partir, basé sur mes réussites et mes petits échecs pratiques.
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Le grand mythe de la société sans cash
Laissez-moi vous raconter ma première déconvenue. Après un long vol, j’ai voulu manger dans un petit restaurant typique près de mon hôtel à Taipei. Le plat sentait incroyablement bon, mais quand j’ai sorti ma carte, le serveur a gentiment secoué la tête en pointant du doigt un petit autocollant « Cash Only » que je n’avais pas vu. Taïwan présente en effet une fracture numérique délicieuse. D’un côté, vous avez des centres commerciaux ultramodernes où le paiement mobile est roi ; de l’autre, une économie de rue vibrante qui fonctionne encore largement sur le liquide, roi des expériences authentiques.
Cette dualité, je l’ai vraiment comprise en explorant les marchés nocturnes. Pour déguster des bouchées uniques ou acheter un souvenir artisanal, les billets sont votre seul sésame. Pourtant, quelques rues plus loin, je commandais un café dans une chaîne en un clic sur mon téléphone. Mon conseil ? Ne voyez pas cela comme un inconvénient, mais comme la chance de vivre deux facettes de l’île.
Guide pratique : mon carnet de bord par type de commerce
Au fil des jours, j’ai développé un véritable réflexe en fonction du lieu où je me trouvais. Voici ce que mon expérience sur le terrain vous recommande.
Les restaurants et cafés : du food court high-tech au bistrot de rue
Pour les repas, j’ai vite adopté une règle simple. Dans les restaurants moyens et hauts de gamme des grandes villes, ou les chaînes internationales, votre carte Visa/Mastercard passe presque toujours sans souci. En revanche, l’ambiance change dès que l’on cherche l’authenticité. Dans les petits restaurants de quartier ou les échoppes de nouilles, il faut se préparer à sortir du liquide. Beaucoup n’acceptent tout simplement pas la carte, ou imposent un minimum de commande (souvent autour de 300 TWD) pour l’utiliser.
Un exemple qui m’a marqué : un fabuleux petit restaurant de soupes à Tainan. L’adresse était incroyable, la queue à l’extérieur témoignait de sa qualité… et un panneau « Cash Only » trônait à la caisse. Heureusement, un distributeur se trouvait à 50 mètres. Depuis, je vérifie toujours avant de m’asseoir.
Les marchés nocturnes et échoppes : le royaume du nouveau dollar taïwanais
C’est la zone de non-négociation : préparez-vous à dépenser du cash. Que ce soit pour un délicieux bubble tea, des takoyaki brûlants au marché de Shilin, ou pour acheter un vêtement au marché de Fengchia à Taichung, les billets sont vos meilleurs amis. Mon astuce ? Je retire systématiquement l’équivalent de 1 500 à 2 000 TWD (environ 45-60€) avant de m’y rendre. Cela me permet de profiter sans compter et sans la frustration de devoir chercher un DAB au milieu de la foule.
Transports et quotidien : métro, taxi, supérette
Pour se déplacer, la carte à puce EasyCard est un indispensable que j’ai acheté dès mon arrivée. Je la recharge avec du cash et je l’utilise pour le métro à Taipei, les bus, et même dans la plupart des taxis. Parlons-en, des taxis ! Si ceux que l’on appelle via une app comme Taiwan Taxi acceptent souvent la carte, les taxis hélés dans la rue fonctionnent majoritairement au cash. J’ai donc toujours quelques billets de 100 TWD sur moi pour les courtes courses.
Mon vrai coup de cœur reste les supérettes (7-Eleven, FamilyMart). Ce sont de véritables couteaux suisses ! On peut y payer en cash, parfois par carte, avec l’EasyCard, et c’est aussi là que je retire de l’argent sans frais grâce aux partenariats de ma banque. Une véritable planque de secours.
Décryptage des méthodes de paiement
Après quelques galères, j’ai affiné ma stratégie concernant les moyens de paiement eux-mêmes.
La carte bancaire internationale : une alliée sous conditions
Ma carte Visa sans frais à l’étranger a été précieuse, mais avec des limites. Le piège ? Même avec un autocollant en vitrine, il faut toujours demander « Kěyǐ shuā kǎ ma? » (« Puis-je payer par carte ? »). Parfois, la machine est « en panne » ou le minimum n’est pas affiché. Pour les retraits, j’utilise exclusivement les distributeurs des grandes banques (Hua Nan, CTBC) et je refuse toujours la « conversion dynamique » proposée. La conversion de ma banque est bien plus avantageuse.
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L’argent liquide : combien en avoir sur soi ?
J’ai trouvé mon rythme. Pour une journée normale de tourisme en couple, avoir entre 2 000 et 4 000 TWD en poche (60-120€) est confortable. Cela couvre les repas du midi, les encas, les entrées de temples et les petits achats. Pour le change, j’évite les bureaux à l’aéroport (taux médiocres) et je privilégie les retraits aux DAB avec ma carte ou le change dans les banues en ville. Taïwan étant très sûre, je répartis simplement mon argent en deux endroits sur moi.
Mon guide de survie ultime : checklist et astuces testées
Voici la synthèse de ce que j’ai appris, qui peut vous faire gagner du temps et de l’énergie.
Ma checklist avant de partir
Avant le décollage, cinq vérifications simples sont essentielles. D’abord, vérifiez les frais de votre carte à l’étranger pour les paiements et les retraits. Ensuite, prévenez votre banque de votre voyage pour éviter un blocage frauduleux. Troisièmement, ayez deux cartes issues de comptes différents, en cas de perte. Quatrièmement, changez 100 à 200 euros en liquide avant le départ pour les premiers frais. Enfin, téléchargez l’application de votre banque pour tout surveiller en direct.
Mes 5 astuces imbattables sur place
Une fois sur l’île, ces réflexes font toute la différence. Je fonctionne avec la règle du « 50/50 » : 50% du budget quotidien en liquide, 50% accessible par carte. Je fais du 7-Eleven mon QG pour retirer du cash, recharger ma EasyCard ou acheter un billet de train. Je recharge ma EasyCard dès que son solde est bas, car elle fluidifie tout. Je demande toujours des petits billets (100/500 TWD) au DAB, plus pratiques dans les marchés. Enfin, mon mantra est « Cash First » : dans un petit commerce, je pars du principe que je paierai en liquide. Si la carte passe, c’est une bonus.
Conclusion : trouvez votre équilibre pour un voyage serein
Finalement, voyager à Taïwan m’a appris à ne pas opposer modernité et tradition, mais à les embrasser toutes les deux. Mon portefeuille idéal contient maintenant une carte internationale, une EasyCard bien chargée, et une réserve de cash en petits billets. Cette combinaison est la clé pour profiter pleinement et sereinement de tout ce que l’île a à offrir, des gratte-ciel étincellants aux ruelles animées des vieux quartiers. Alors, préparez vos billets et vos cartes, et partez l’esprit léger.

